Vous avez toujours les poignets « cassés » ?
Votre coach a jetté l’éponge à force de vous dire de vous redresser ?
Coudes, poignets et bouche du cheval alignés, main liante qui suit la bouche du cheval, coudes au corps et buste ouvert…En théorie, tenir ses rênes pourrait relever du « non sujet ». Et pour obtenir tout ça, vous pouvez soit le conscientiser 400x par séance et rendre votre coach zinzin…
Soit vous faire aider : par vos rênes !
La préhension
La préhension est le processus par lequel un individu saisit, attrape ou manipule un objet à l’aide de ses mains2. En ergonomie, ce terme désigne la capacité à exercer une prise ferme et précise sur un objet. Cette capacité est influencée par des facteurs propres aux rênes, tels que la forme, la taille, et la texture de l’objet. Notons que la force et la coordination musculaire de la main ou des membres utilisés entre également en ligne de compte.
La préhension des rênes est un élément crucial dans la communication entre le cavalier et le cheval, influençant directement sa qualité. La section des rênes, joue un rôle déterminant dans la facilité avec laquelle le cavalier peut saisir et maintenir une prise efficace.
Largeur des rênes : un critère important
Par exemple, des rênes avec une section plus épaisse peuvent offrir une meilleure prise en main, réduisant la fatigue des mains du cavalier, mais peuvent également limiter la sensibilité nécessaire pour des ajustements fins. En revanche, des rênes plus fines peuvent améliorer la sensation et la précision des commandes, mais elles peuvent entraîner une prise moins confortable, surtout si elles sont rigides.
Des études3 montrent que les caractéristiques ergonomiques des rênes influencent la performance et le confort, soulignant l’importance de concevoir des rênes adaptées aux besoins individuels des cavaliers et des chevaux. Ainsi, la conception optimale des rênes nécessite un équilibre entre la prise en main confortable pour le cavalier et une réponse précise pour le cheval.
La texture
La préhension d’un objet est influencée par une combinaison complexe de facteurs psychomoteurs et neurologiques ainsi que par les caractéristiques physiques de l’objet lui-même, telle que sa texture. La friction entre les mains du cavalier et les rênes joue un rôle central dans cette dynamique. Une prise efficace nécessite une friction adéquate pour prévenir le glissement, réel ou suggéré, des rênes.
Premier exemple : rênes en cuir lisse
Considérons deux types de rênes avec des coefficients de friction distincts pour illustrer cette notion. Les rênes lisses en cuir, qui ont un coefficient de friction relativement bas, offrent une surface moins adhérente. Cela signifie que les mains du cavalier ont tendance à glisser plus facilement sur ces rênes, nécessitant ainsi une prise plus ferme pour maintenir le contrôle. Cette assertion peut être réelle (les rênes glissent vraiment) ou suggérée, c’est à dire que le cerveau fait une interpretation de ce que l’on voit. Ici, le fait que les rênes soient lisses peut « suggérer » qu’elles glissent.
En conséquence, les cavaliers exercent souvent une force plus importante sur les rênes en cuir lisse pour compenser ce manque d’adhérence. Cette force accrue peut entraîner une tension plus importante dans la bouche du cheval. Sur une action « trot-arrêt », cette différence peut atteindre 10N4 par rênes.
Second exemple : rênes en caoutchouc texturé
À l’opposé, des rênes en caoutchouc dotées d’un grip antidérapant, présentent un coefficient de friction plus élevé. Cette surface texturée permet une meilleure adhérence, réduisant ainsi le risque de glissement des mains. Réel ou suggéré, là encore.
L’optimisation du design des rênes, en tenant compte des propriétés de friction et de texture, est donc essentielle. D’autant que des résultats d’études mettent en lumière une divergence significative entre la perception du cavalier et les mesures objectives de la tension des rênes. Alors que le cavalier percevait une tension lisse et uniforme, les données montraient une réalité bien plus complexe avec des fluctuations importantes. Cette différence s’explique par la nature subjective de la perception tactile humaine, influencée par de nombreux facteurs sensoriels…
Choisir ses rênes en conséquence
Les rênes et le mors servent de moyens de communication mécanique entre le cavalier et le cheval. Ce système de communication repose sur des pressions et des relâchements, permettant au cheval de répondre aux indications du cavalier.
La force exercée sur les rênes varie au cours du temps, constamment. En réalité, la tension des rênes est caractérisée par des pics réguliers. Leur fréquence et magnitude varient selon l’allure du cheval. Par exemple, au trot (rythme en deux temps), nous pouvons observer deux pics de tension par foulée, correspondant aux phases de soutien des membres diagonaux du cheval. Au galop (rythme en trois temps), un pic distinct apparait, coïncidant avec le moment où le cheval est soutenu par une paire de membres diagonaux.
À ces variations de tension, il faut ajouter les questions de latéralité du cavalier et du cheval, qui peuvent également avoir de l’influence…
Quelques repères
Regardez vos mains et analysez ces points :
- Taille globale des mains : plutôt grande ? Petites ?
- Paumes : larges, étroites ?
- Doigts : longs, courts ? Fins, épais ?
Vous pouvez également saisir différents types de rênes et regarder sur lesquelles vous êtes le plus confortable. Sachez que la largeur et l’épaisseur sont les points les plus importants dans le choix des rênes, devant la texture. Des rênes étroites mais épaisses peuvent offrir une excellente préhension !
Regardez ensuite votre façon de tenir les rênes. Plus vous avez de doigts fermés dessus : mieux c’est. Le petit doigt (auriculaire) a une importance fondamentale dans la fermeture de vos mains. Par effet cascade, il peut vous permettre à lui seul de redresser votre buste et ouvrir vos épaules. Privilégiez donc des rênes qui ne vous font pas forcer pour fermer vos petits doigts.
Enfin, gardez à l’esprit que la texture de vos rênes a une grande importance. Si vous avez déjà tendance à avoir « la main lourde », privilégiez des coefficients de friction élevés. Par exemple avec des rênes texturées et/ou ayant un grip important.
- La friction, c’est la force de glissement et la force de maintien exercées par deux surfaces en contact ↩︎
- Ou autre, mais il n’en sera pas question ici. Il est à noter que les cavaliers « para » peuvent utiliser leur bouche pour commander leurs rênes. ↩︎
- Voir la page Sources & Ressources ↩︎
- Soit environ 1kg ↩︎