Taille, types d'anneaux, brisures, Diamètre...
démarrer sa réflexion sur le mors
Le mors, outil d'intéraction avec son cheval
Le contact, c’est un moyen bien étrange de communiquer avec un animal. C’est une interaction humain-animal, acquise du cheval (comme du cavalier !) par stimuli simples via le mors : pression ou absence de pression. Si l’outil ne saurait être à blâmer comme seul responsable du mauvais fonctionnement de cette interaction, il peut toutefois faire parti des fautifs. Ainsi, en tant que vecteur d’informations et d’intentions, il mérite bien qu’on lui accorde un peu d’attention. Cette page contient des informations et du vocabulaire, pour vous aider à y voir plus clair.

La règle essentielle
Garder constamment en tête : dégager suffisamment de place pour la langue du cheval sous son mors.
Il faut savoir qu’en moyenne, l’espace entre les barres supérieures & inférieures est de 34 mm. En ajoutant à cela les muqueuses, le palais et son plexus plus ou moins bas, plus ou moins épais, etc… Toute la place à l’endroit du mors est déjà prise. Laisser de la place à la langue permet ainsi de ne pas l’écraser localement.
De par son statut particulier, sa position et ses liaisons anatomiques… La langue est également une passerelle quasi-directe vers d’autres structures très éloignées dans le corps du cheval ! Ainsi, une contrainte dans son mouvement peut contrarier de façon réelle et sérieuse le fonctionnement des chaînes posturales qui y sont reliées. Que ce soit de façon directe ou non.
Note importante
Vous ne verrez pas ici de raccourcis du type : "ce mors X est un abaisseur de la nuque et permet de fermer des chevaux trop ouverts". Ou encore "Ce mors Y est super pour tel problème", etc... D'une part, ce genre assertions ne reposent sur rien de vérifiable et ont contribué à l'émergence d'idées reçues aussi erronées que coriaces. D'autre part, ce serait oublier un principe fondamental en équitation : le conditionnement. Le contact, comme toute autre aide, résulte d'un apprentissage et d'une codification dont la perception et le sens peuvent varier d'un cheval à l'autre. Gardons à l'esprit que le mors reste un outil, simple vecteur d'une information.
Anneaux et branches de mors
Il existe des dizaines de formes d’anneaux et de branches à associer à l’embouchure ( = partie « en bouche »). On distingue les anneaux :
- Libres : chantilly, 4 anneaux
- Semi-libres : 3 anneaux, Pessoa, chantilly à passes…
- Fixes : olives, verdun, aiguilles, spatules…
- Branches : pelham, mors de bride…
Bien que leurs formes soient particulièrement variées, leurs fonctionnements se rapprochent les uns des autres pour une même catégorie. Pour tout mors dont le montant et les rênes sont attachés au même anneau, le comportement du mors dans la bouche est le même. Pour tout mors dont le montant est attaché au dessus de l’anneau où est attachée la rêne, le comportement du mors dans la bouche est le même.
Plus l’axe de rotation de l’embouchure est éloigné du point de fixation du montant du mors et/ou de la rêne, plus le fonctionnement du mors sera « rapide« . (= plus le bras de levier est long, plus le moment est grand). Plus ils seront rapprochés, plus il sera « lent« .
Le choix de l’anneau dépend très fortement de l’embouchure en elle-même, de sa forme et du nombre de ses brisures et est à adapter au cas par cas. Les anneaux peuvent également être combinés sur certains designs.

Polyvalence : le chantilly
L’anneau « simple » et le plus polyvalent est le chantilly. Il permet à l’embouchure de basculer rapidement dans sa position « de travail ». De plus, ce type d’anneau permet des variations de position une fois « au contact ». Le cheval peut bouger sous le mors et a l’occasion de se sortir éventuellement de situations inconfortables. Les anneaux semi-libres quant à eux deviennent plus rapides au fur et à mesure de l’éloignement depuis le centre d’axe.
Ces derniers mais aussi les branches sont très rapides et peuvent reporter la tension des rênes vers la nuque.

Il est d’ailleurs indispensable d’utiliser les mors à branche avec une gourmette correctement ajustée (à venir) pour éviter une inutile sévérité. Les anneaux fixes sont les plus lents, mais ils ont comme avantage d’encadrer plus efficacement la flexion latérale. Ceci car ils bénéficient d’un appui externe sur les lèvres.
Les anneaux n’ont pas « d’effets » à proprement parler et il vaut mieux les voir comme des options supplémentaires intéressantes plutôt que comme un type de mors. En effet, c’est la partie « en bouche » qui demeure la plus importante et vectrice de la majorité des actions du contact.
Le nombre de
brisures
Il existe 2 différences majeures entre les mors droits, ceux comprenant une seule brisure et ceux qui en ont deux. Ces différences se situent d’une part au niveau de la dissociation latérale (= capacité à différencier une action faite sur la rêne droite ou la rêne gauche). D’autre part au niveau de la mobilité et donc, la rapidité des stimuli.
Pour tout le reste, on peut trouver des choses très similaires, voire avoir des designs strictement identiques, indépendamment du nombre de brisure(s).
Alors, on serait tenté de se dire qu’il vaut mieux un mors rapide, bien dissocié et beaucoup de stimuli n’est-ce-pas ? Et bien ça n’est pas toujours le cas ! C’est encore une fois une question de préférences, de cheval, mais aussi de clarté et de « sécurité ». Si votre contact n’est pas très sûr par exemple, la mobilité et la rapidité du mors risquent plutôt desservir vos intentions !
Est-ce que les mors simple brisure peuvent pointer dans le palais ?
Si les mors simple brisure ont pu « pointer » dans le palais un jour, ça ne devrait – normalement – plus être le cas. Les techniques de production on évolué, les formes se sont adoucies et les jonctions savent aujourd’hui se faire plus discrètes que dans les années 70-80-90. Avec un matériel adapté + correctement ajusté et dans des conditions normales d’équitation : il est difficile, voire impossible, de faire apparaître une telle situation.

Droits (sans brisure)
Pas de dissociation : les demandes faites via la rêne droite ou la gauche font bouger tout le mors. Il faut alors compléter sa demande par d'autres aides, mieux dissociées.

Simple brisure
La rêne gauche est la rêne droite sont dissociées, mais le mors reste plutôt centré et a peu de mouvements latéraux. Permet généralement une lecture facile par le cheval des actions du contact.

Double brisure
La dissociation latérale est très nettement marquée. l'embouche a également une plus grande liberté de mouvement, créant des stimuli nombreux et rapides.

Multi-brisures
Peu utilisés, les mors multi-brisures créent une très grande quantité de stimuli en raison de leurs degrés de liberté plus important, mais au détriment de la clarté.
L'épaisseur
S’il est séduisant de penser que plus le mors a de gros canons, plus il est confortable, la réalité est moins catégorique. Et cette idée reçue peut faire des dégâts.
En effet, si l’on s’occupe uniquement de la grosseur du mors sans se soucier de sa forme, on prend le risque de prendre trop de place dans la cavité buccale. Et une langue qui est écrasée, c’est une langue qui ne peut pas bouger librement. Avec tous les soucis que ça implique !
Encore pour la langue !
Le cintrage ?
En plus des caractéristiques précédentes, les canons de l’embouchure peuvent aussi être plus ou moins incurvés. Cette incurvation permet plus ou moins de dégagement pour la langue sous le mors. Globalement, un léger cintrage devrait être la norme sur tous les mors. Les cintrages plus prononcés voire très prononcés constituent quant à eux de vrai plus-values techniques. Permettant un mouvement caudal plus important de la langue, ils peuvent permettre une mobilité accrue des chaînes posturales antérieures, particulièrement intéressante chez les chevaux avancés dans le travail du dressage par exemple.
En photo : le Verbindend de la Neue Schule et le Elliptical 00 titanium de Bombers Equestrian.


Les astuces à
connaître
01.
Mesurer un mors.
Un mors se mesure entre chaque anneaux, si possible en étant posé sur une surface plane, de la tangente extérieure à l'anneau à l'autre. Le diamètre se mesure à l'endroit le plus épais, généralement juste avant l'anneau. Les anneaux se mesurent quant à eux au diamètre extérieur. Ces mesures sont généralement exprimées en mm ou en pouces.

Mémo mm/pouces : 115 mm = 4 1/2 « , 125 mm = 5 « , 135 mm = 5 1/4 « .
02.
La taille du mors de mon cheval.
Elle peut varier d'un mors à l'autre ! En effet, on ne prend pas la même taille entre des anneaux libres ou des fixes par exemple. Les anneaux libres doivent être éloignés des commissures alors que les fixes doivent être tout juste au contact des lèvres. De même, un mors très cintré peut tailler plus petit qu'à l'accoutumée, tandis qu'un mors avec peu ou pas de dégagement de la langue taillera plus grand.
03.
Nettoyage et stockage du mors.
Outre l'aspect peu ragoûtant pour le cheval de l'objet plein de muscus, le manque de nettoyage peut poser des soucis. La salive présente sur le mors et laissée séchée à l'air libre constitue un nid douillet pour les bactéries et germes de passage.
Un coup sous le jet d'eau ou dans un seau dont l'eau est changée à chaque usage et un séchage correct avec un chiffon dédié à cet usage est un bon réflexe. Tous les mors ne sont pas sensibles à l'humidité mais il est recommandé de stocker mors et bridons dans un endroit sec.
04.
Matériau du mors.
Les mors sont faits en une multitude de matériaux, chacun ayant ses avantages et ses inconvénients, certains étant également plus adaptés à une présence interne, dans la bouche. Il est recommandé de chercher d'une part des matériaux dont l'innocuité est documentée (chez les êtres humains par exemple) et qui ont d'autre part des caractéristiques techniques particulières (poids, "goût", température...).
05.
Hygiène bucco-dentaire.
Si il y a bien un professionnel dont votre cheval ne devrait jamais se passer, qu'il soit monté ou non, c'est bien le dentiste. Il est important de veiller à ce que les dents et la bouche de votre cheval restent saines, exemptes de blessure et que les tables dentaires soient les plus symétriques possible.
Les dents du cheval poussent en permanence ! Aussi, un suivi dentaire régulier (fréquence à déterminer avec votre TDE ou votre vétérinaire) est recommandé +++.

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